mercredi 5 octobre 2016

Le Golem d'Hollywood - Jonathan & Jesse Kellerman







Quatrième de couverture :

Jacob Lev, un inspecteur de Los Angeles marqué par un père rabbin et une mère sculptrice, enquête sur la découverte d'une tête, séparée du corps, dans la cuisine d'une habitation désaffectée de la colline d'Hollywood. Sur le plan de travail de la cuisine, le mot JUSTICE a été gravé en hébreu. Tandis qu'à Prague le Golem, être mythique qui aurait été créé au 16 ème siècle par le Maharal, semble s'être réveillé de son long sommeil... Jacob Lev s'embarque dans un voyage bien éloigné des investigations policières habituelles, qui va le mener à Oxford et dans la capitale tchèque, mais aussi dans les zones obscures de son histoire familiale.

Mon avis :

Bon. Comment dire...

Euh...



Honnêtement je n'ai aucune foutue idée de la façon dont je peux vous raconter cette histoire. Parce qu'histoire il y a mais alors...Mais alors...Je l'ai toujours pas comprise.



En vrai, je l'ai comprise, mais je ne m'attendais pas à ça. Définitivement, vraiment, pas du tout, à ça.

C'est comme tomber sur une contrefaçon chinoise d'un Stephen King en fait. L'intrigue est prometteuse, les personnages sympas, il y a une ambiance fantasmagorico-horrifique qui pimente le tout...Mais...Mais les coutures pètent au bout du premier lavage et t'as un tatouage semi-permanent en vert caca d'oie imprimé sur la peau à cause du logo de la marque qui est fait avec du métal qui date de la guerre de Sécession.

Ouais. Tout ça au moins.

La lecture était bien partie pourtant. Vraiment. Les auteurs parviennent à happer rapidement le lecteur dans leur histoire à coup d'indécence hollywoodienne sur fond de religion juive, le tout porté par un flic comme on les aime, c'est-à-dire : alcoolique, passablement trou d'uc dans l'âme et avide d'escapades sexuelles diverses et variées.



Sauf que l'enthousiasme retombe assez rapidement comme un soufflé. Pourquoi ? Parce qu'en parallèle de l'histoire de Jacob Lev, on a une histoire qui remonte jusqu'à l'aube des temps puisque l'on suit une des enfants d'Eve et d'Adam. Voui voui m'sieur dames. Et on voit tout de suite où les auteurs veulent en venir.
Mais genre, là dès le premier mot, y a pas de suspens. Tu sais ce qui va arriver.

Alors bon, j'ai continué la lecture en me disant que les auteurs pouvaient encore me surprendre 15 000 fois d'ici la fin du bouquin. Je suis comme ça moi. J'aime bien donner une deuxième chance aux gens comme Joséphine Ange Gardien.

Sauf que non encore une fois. Bah non. L'enquête piétine, elle tourne en rond, elle tourne en cercle, elle tourne en carré, elle tourne en...Ouais enfin t'as compris hein. Et quand la fin arrive, on se dit qu'on s'est un peu foutu de notre gueule quand même.

Légèrement.


Je veux dire, toute la mise en perspective par le prisme du judaïsme était une vraie bonne idée. J'ai appris une tonne de choses, j'ai surkiffé ma race à certains moments, mais alors voilà. C'est ça.

Adieu Thriller, Bonjour Docu Arte sur l'influence du Judaïsme en Occident.

Passionnant, mais pas vraiment ce pourquoi j'ai payé au prime abord.

Du coup, forcément, le bât blesse. Mais alors à ce niveau-là il te mutile en trois leçons même. Parce que l'intrigue par en vrille, que l'enquête fini par agacer voir irriter fortement, et qu'on a qu'une envie : que le bouquin se termine.

Mais alors la fin. Pourquoi ? Pourquoi tout ça pour ça ? Pourquoi embarquer le lecteur dans des tribulations qui n'en finissent pas, tout ça pour tenter une ébauche de prétérition qui n'a pas une once de crédibilité ?

Mais oui, mes amis, telle est la question : pourquoi ?

Il y avait matière à faire quelque chose de génial et c'est pour cela que ma déception est si grande.




Ma note :

11/20


mardi 20 septembre 2016

Le Vide - Patrick Sénécal



Quatrième de couverture :

Pierre Sauvé
À l'orée de la quarantaine, veuf, père d'une fille de vingt ans. Sergent-détective à la police municipale de Drummondville, il enquête sur un quadruple meurtre qui a toutes les apparences d'un crime passionnel.

Frédéric Ferland
Début de la cinquantaine, divorcé, père de deux adultes qu'il ne voit guère, il cherche depuis des années l'excitation ultime, celle qui donnera un sens à son existence et à la vie en général, qu'il a toujours trouvée terne. Psychologue, il exerce sa profession dans la ville de Saint-Bruno.

Maxime Lavoie
Trente-sept ans, célibataire, idéaliste et milliardaire. Il y a deux ans, il a quitté ses fonctions de président de Lavoie inc. pour devenir le producteur et l'animateur de Vivre au Max, l'émission de téléréalité la plus controversée de l'heure... mais aussi la plus populaire.

Trois hommes différents, trois existences que tout sépare. Or, contre toute attente, leurs chemins se croiseront bientôt et leur vie en sera bouleversée à jamais. Tout comme celle de milliers de gens... tout comme la vôtre !


Mon avis :

Je suis là, je rigole devant les films d'horreur et je bouffe du thriller comme toi tes cuillères de Nutella. Mais faut pas croire, en vrai, je suis une âme sensible qui cherche désespérément le truc qui me fera vibrer.



Et bien, c'est chose faite.




Le Vide de Patrick Sénécal c'est de la maîtrise à l'état pur. Mélange de thriller horrifique et d'horreur policière. Coincé quelque part entre l'éloge de la fiction et la satire de l'humanité.
L'auteur a une plume qui envoie du pâté. Il happe son lecteur dès le début du bouquin et ne le lâche plus jusqu'à la fin.
Les personnages eux, sont tous terriblement humains. Ni bon, ni mauvais. Mais un mélange explosif des deux. Chacun a son rôle à jouer, chacun a sa place propre, et le lecteur est au milieu de tout ça, haletant, curieux d'en savoir toujours plus et à la fois déprimé par la violence de la connerie humaine.

Vous l'aurez compris, ce livre est un énormissime coup de coeur.

Faut dire que Patrick Sénécal ne fait pas dans la demi-mesure.

Non, non.

Il déboule sur le marché littéraire du thriller - qui connaît quelques gros ratés il faut le dire - avec ses propres codes. Il nous offre une lecture originale puisque les chapitres sont dans le désordre. Le lecteur a donc le choix de lire son livre normalement (wesh t'as vu tu suis les pages quoi : n°1, n°2, n°3...ça va t'as compris le principe hein), ou de lire le livre en suivant l'ordre des chapitres (pareil hein si tu sais compter, normalement y a le chapitre 2 après le chapitre 1).
Perso, j'ai fais des folies de mon bulbe cérébral puisque j'ai lu le livre normalement, c'est-à-dire avec les chapitres dans le désordre.

Oui, oui. Je suis une grande malade moi.

Et qu'on soit clairs, je pense avoir eu plusieurs orgasmes au cours de cette lecture.

(oui je viens de détruire ton enfance parce que toi aussi maintenant tu sais que les feuilles ça fait pas kiffer comme ça normalement)

L'intrigue nous colle à la peau, elle nous embarque dans les tréfonds du vice humain. Dans son désespoir, son égoïsme. Dans la fadeur de l'ambition des gens ou au contraire l'indécence de leur égo surdimensionné.
Dans Le Vide, il n'y a pas un humain pour en sauver un autre. On est tous pourris jusqu'à la moelle et Patrick Sénécal se fait une joie de nous le rappeler à chaque page ou presque.



Du coup forcément ça marche pour moi. Et ça marche mieux que bien. D'autant plus que l'auteur est un Dieu puisqu'il parvient aussi à nous surprendre avec des rebondissements crédibles, auxquels on ne s'attend pas le moins du monde et qui finissent de perfectionner une histoire qui se suffit déjà à elle-même.

En gros, t'es là, tu te fais kiffer sur les classiques des grands de ce monde mais en vrai, t'as rien vu si t'as pas lu Le Vide.

Ce mec devrait être étudié en cours, je te le dis.

Ce qui est horrible avec ce livre, c'est que t'es plongé dans un univers kafkaïen, qui fait passer Les Fleurs du Mal de Baudelaire pour la bible de l'optimisme et Lolita de Nabokov pour le nouveau Martine à la Plage...

Sauf qu'en vrai quand tu le refermes, tu te rappelles que l'univers dans Le Vide, c'est pas de la fiction.

Non.
C'est le monde réel, là, dehors. Ou en tout cas celui que les télés-réalités te vomissent à la gueule chaque jour sur ton écran plasma.

Et y a pas à dire.

Le constat fait mal.





Ma note :

20/20 ++++