Quatrième de couverture :
L'histoire commence en 1915 et s'achève à la
fin de la seconde guerre mondiale. La famille Cleary originaire de la Nouvelle
Zélande émigre en Australie pour faire fructifier un domaine où se pratique
l'élevage du mouton et qui appartient à la riche sœur de Paddy Cleary, le père
de famille. Une épique superbement rendue où s'acharnent les passions des
personnages avec comme fil conducteur les amours tragiques de l’héroïne Meggie
pour le magnifique prêtre Ralph de Bricassart lié à jamais au sort de l'exploitation
du domaine.
Mon avis :
Alors, tout d'abord, je tiens à préciser que
ce n'est pas du tout mon style de lecture habituel. Je me suis laissé tentée
par un nouvel horizon littéraire, m'attendant à une histoire niaiseuse à
souhait, pleine d'amour(s) qui me collerait des boutons et autres allergies et
parsemée de personnages féminins qui me donneraient envie de me jeter à terre
pour faire une crise d'épilepsie. Je m'attendais à un récit historique mais décrédibilisé
par une Cendrillon nunuche, éperdument amoureuse d'un prince charmant aussi
cruche qu'elle...Enfin bref. Je m'attendais à beaucoup de choses, force est de
constater que je m'étais enfoncé le doigt dans l'œil jusqu'à la rate.
Pour le récit historique, j'avais raison. On
découvre tout d'abord la Nouvelle-Zélande des années 1910 et dix ans plus tard,
nous débarquons en Australie et ce, jusqu'à la fin du livre. On s'immerge dans
le quotidien des paysans/fermiers/ouvriers de l'époque, on en apprend beaucoup
sur l'immigration des colonies anglaises et bien entendu, vu que le livre se
déroule sur la majeure partie du 20ème siècle, on se tape les deux guerres
mondiales mais d'un point de vue que je ne connaissais absolument pas. En gros
c'est l'histoire d'une famille, avec ses hauts, ses bas, ses joies, ses peines
et ceci, sur trois générations, le tout saupoudré de l'actualité de l'époque,
des avancées technologiques/scientifiques/sociales du 20ème siècle et surtout,
de moult détails qui place le décor avec une justesse qui frise la névrose.
Parlons-en des détails. Ayant lu Le Seigneur
des Anneaux (et les adeptes du genre ne me contrediront pas je pense), j'ai
subi les détails de Mr Tolkien avec plus ou moins d'enthousiasme. Les oiseaux
se cachent pour mourir n'a rien a envié aux hobbits. C'est-à-dire que ce
fabuleux pavé de 900 et quelques pages, croule sous les descriptions de
personnages, de paysages, de meubles, d'animaux...etc. Tant et si bien que
l'histoire en elle-même n'atteindrait pas même la moitié des pages si on
enlevait les dites descriptions. C'est le seul point négatif que je
reprocherais à l'œuvre. Les 500 premières pages étaient enivrantes, car ne
laissant aucune place à l'imagination, l'auteur parvient à nous immerger
totalement dans l'univers qu'il décrit. Tous les détails permettent de
visualiser les endroits à la perfection. Ceci étant dit, les 500 dernières
pages étaient donc, une douloureuse torture. J'ai lâché le bouquin pendant une
semaine, non pas parce que l'histoire m'ennuyait, mais bien à cause de ces
descriptions ultra longues, ultra chiantes, et surtout ultra mal situées à
chaque page ou presque, ce qui (à mon sens) noyait les dialogues et l'intrigue
au milieu d'une masse d'informations, qui, après avoir piqué ma curiosité, a
fini par me donner envie de me taper la tête contre les murs. Et tout comme Le
Seigneur des Anneaux, je ne me souviens pas le moins du monde de tous ces
détails.
Bref. Mis à part ça, l'histoire m'a
agréablement surprise. Enfin, agréablement, tout est relatif. Je m'attendais à
du froufrous, du niais, du chamallow rose et mou. Mais j'ai eu le droit à la
détresse, l'angoisse, la dure réalité de la vie de l'époque et tout ça parce que
les Cleary, sont malchanceux à souhait. L'histoire d'amour finirait presque par
être secondaire, tellement tous les personnages ont leur place et tellement il
se passe de trucs moches tout au long du bouquin. Chacune des personnes qui
compose la famille Cleary a le droit à sa part du gâteau. Les parents de Meggie
tout d'abord. Paddy, le père, est un homme doux, attachant. Il aime sa famille
plus que tout et ça se sent. Il a énormément d'affection pour sa seule fille,
et dès le début de l'histoire, on aime le personnage. Fee, la mère, c'est plus
compliqué. Je ne l'ai ni détestée, ni aimée. Elle est froide et indifférente.
Elle ne sourit, ni ne rit jamais mais elle s'occupe du foyer et de ses enfants
de façon irréprochable, même si elle préfère un de ses fils, l'aîné, Frank. Et
lui, je l'ai adoré. Son personnage est pourtant le moins aimé de
l'histoire. Il ne ressemble ni à son père, ni à ses frères et il a un
tempérament qui le pousse au conflit presque tout le temps. Mais j'ai aimé sa
fougue, sa passion, et sa détresse face à une vie qu'on lui impose mais qu'il
n'aime pas. Il est rebelle et j'aime beaucoup les personnages qui marchent hors
des sentiers battus. Les autres frères je n'en parlerais pas, pas qu'il n'y ait rien à dire, mais ce serait trop long justement. Alors il nous reste Meggie.
Seule fille au milieu de 5 frères elle doit se charger des corvées de la maison
parce que, oui, à l'époque, les femmes étaient des bonnes à tout faire toute
leur vie. Mais Meggie est un personnage fascinant. On évolue avec elle, on aime
et déteste avec elle, sans pour autant savoir si on l'aime ou pas.
Personnellement, j'ai du respect pour elle, et contrairement à certaines
personnes de mon entourage qui ont fini par la détester à la fin du livre, j'ai
continué à éprouver le même attachement et la même sympathie tout au long de
l'histoire. Il faut dire qu'elle a vraiment une vie de merde, et je trouve
qu'elle s'en sort plutôt bien. Elle est une rebelle dans son genre, mais à
l'aspect beaucoup plus lisse que son frère Frank. Elle a beau aimé chevaucher
comme les hommes, rêvant qu'on s'adresse à elle comme à ses frères, elle n'en
reste pas moins une femme dont le souhait le plus cher est de fonder une
famille et un foyer. C'est le plus triste pour moi. Elle qui au début du livre
avait un potentiel de "marginale", qui voulait être libre, et qui
avait une relation fusionnelle avec Frank, finit par désirer ce que, apparemment,
toutes les femmes de l'époque désiraient. Une vie rangée, avec un mari et une
portée de gosses pour perpétuer l'espèce. Mais Meggie tombe amoureuse du Père
Ralph à dix ans, et elle ne se défera jamais de cet amour. Et Ralph, lui,
prêtre de sa condition, éprouve les même sentiments. Lui, par contre, j'ai fini
par le détester. Peut-être parce qu'il est l'épitomé de la perfection au début,
parce qu'on le voit au travers des yeux d'une fillette de 10 ans. Mais il finit
par se casser la gueule de son piédestal et on se rend compte qu'il est le plus
humain, le plus imparfait, de tous les personnages du livre. Et je ne l'ai pas
détesté pour ce qu'il devient mais plutôt parce qu'il est justement resté le
même jusqu'à la fin. Meggie et Ralph sont, pour moi, la plus belle histoire
d'amour qu'il m'ait été donné de lire, parce qu'elle est la plus triste, la
plus dramatique et à la fois la plus pure et la plus intemporelle. Je suis
pourtant fan des Disney et des fins heureuses que ça induit forcément. Mais Les
oiseaux se cachent pour mourir c'est la réalité dans sa forme la plus crue, la
plus douloureuse mais surtout la plus sincère.
Ce livre est un coup de cœur pour moi. Peut-être
parce que je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai lu. Ou peut-être parce
que, à aucun moment de la lecture, je n'ai senti la fiction. Ca aurait très
bien pu être un récit historique pur et simple au lieu d'un roman, que ça ne
m'aurait pas choquée. Même si il se passe vraiment des trucs horribles et
tristes tout le temps, c'est la réalité de l'époque. Les gens qui meurent à
cause du travail, des conditions météorologiques ou de la maladie...Bref, des
gens qui meurent, c'est la vie. Et ce qui m'a plu, c'est que ce n'est pas
décrit de façon dramatique et larmoyante. Les personnages qui affrontent le
deuil ont de la fierté, beaucoup de fierté, et ils combattent pour survivre à
la perte, survivre à la malchance et surtout, ils combattent pour continuer à
aimer. On peut ne pas aimer leur façon d'appréhender les choses qui arrivent
dans leurs vies, mais ces personnages sont plus humains, plus réellement
humains j'entends, que bon nombre de personnes que j'ai pu croiser dans mon
existence. L'auteur a voulu écrire une histoire empreinte d'une juste réalité, d'une
juste temporalité et d'une juste émotion, et franchement, c'est réussi.
Je conseille cette lecture à ceux qui, déjà,
n'ont pas peur des pavés. 900 pages ce n'est pas le bout du monde, mais avec
les descriptions, ça prend un temps fou. Mais surtout, je le conseille à ceux
qui voudraient en apprendre un peu plus sur la vie en Australie au 20ème
siècle, à ceux qui veulent lire une histoire d'amour qui a du sens, qui paraît
concrète. Et même si la légèreté n'existe pas dans Les oiseaux se cachent pour
mourir, on passe un excellent moment tout en ressentant un panel d'émotions qui
va du plus négatif, au plus positif.
Ma note :
18.5/20
Du coup j'attends pas de rentrer chez moi pour venir te lire !!! Définitivement, je ne lirai pas ce livre, 900 pages de descriptions... Mais je t'autorisé a me faire tous les résumés que tu veux :D
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