lundi 21 octobre 2013

C'est Lundi, que lisez-vous ? (2)



Hate List - Jennifer Brown
World War Z - Max Brooks
Enclave Tome 1 - Ann Aguirre






Quatrième de couverture :

"C'est moi qui ai eu l'idée de la liste. Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure. Est-ce qu'un jour on me pardonnera ?"

C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l'établissement. Maintenant, ils sont blessés ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée...


Mon avis :

Alors...Que dire de ce roman. On s'attend à beaucoup de choses mais l'histoire reste quand même vu et revue. Sauf que Hate List est une petite bombe. Une bombe dont on a du mal à se remettre d'ailleurs. Je pensais qu'on allait tomber dans le pathos avec Valérie. Valérie qui ne comprend pas pourquoi Nick a tiré sur les gens de la liste et qui se retrouve plongée dans une spirale d'angoisse, de question, de culpabilité et de suspicion de la part des gens. Bon, la demoiselle m'a un peu tapé sur le système à certains moments, je l'avoue. Sans être dans le pathétique, il y a quand même des moments où on a envie de la remuer. Mais ça dure une seconde, la seconde où on ne fait pas l'effort de se mettre à sa place et quand enfin on y parvient, et ben on s'en prend plein la gueule. Parce que vivre la tuerie de l'intérieur c'est moche. Vraiment. Personnellement je comprenais les deux camps et c'est ce qui m'a perturbée. A la fois on se dit que Nick est un monstre, et de l'autre côté on se dit que les gens sur qui il a tiré l'on mérité. Surtout qu'on a le droit aux stéréotypes des footballers complètement mous du bulbe et des cheerleaders pétasses à souhait. Même si l'auteure parvient à donner une dimension concrète à tous ses personnages. Qu'on s'entende bien, Hate List n'est pas du tout une apologie du meurtre de masse, ni une satyre de la société américaine. C'est un livre qui parle de sentiments avant tout. De la façon qu'ont les lycéens de surmonter le traumatisme, qu'ont les parents d'affronter cette tragédie et surtout, de la façon dont Valérie va se sortir de toutes ces choses en même temps. Les personnages sont aussi différents que réalistes. On a le droit à l'avant tuerie, et l'après. Ils changent, évoluent. Et de façon surprenante pour certains. 
L'écriture est fluide, épurée. L'auteure ne voulait pas s'encombrer de détails parce que, de toute façon, tout le monde s'en fout. Ce qu'on veut savoir c'est comment tout ça va se finir. Si tenté que ça se finisse un jour. Le livre se lit donc rapidement, d'une traite même pour ne pas se laisser le temps de souffler. De cogiter. Parce qu'on est ballotés dans tous les sens tout au long de l'histoire.
Le seul point négatif que je reprocherais à l'auteure c'est un manque d'approfondissement à certains moments de l'histoire. J'ai eu l'impression qu'elle prenait parfois des raccourcis, ce qui fait que la fin arrive un peu rapidement à mon goût.  

Bref, Hate List prend aux tripes et ça pourrait être un coup de cœur si l'histoire n'était pas si perturbante émotionnellement parlant. Cela dit je vous le conseille, il vaut le détour. 


Ma note :


17/20 





Quatrième de couverture :

La guerre des Zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l'ensemble de l'humanité. L'auteur, en mission pour l'ONU - ou ce qu'il en reste - et poussé par l'urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d'âmes jusqu'aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Il a recueilli les paroles d'hommes, de femmes, parfois d'enfants, ayant dû faire face à l'horreur ultime. Jamais auparavant nous n'avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l'existence - de la survivance - humaine au cours de ces années maudites. Depuis le désormais tristement célèbre village de Nouveau-Dachang, en Chine, là où l'épidémie a débuté avec un patient zéro de douze ans, jusqu'aux forêts du Nord dans lesquelles - à quel prix ! - nombre d'entre nous ont trouvé refuge, en passant par les Etats-Unis d'Afrique du Sud où a été élaboré l'odieux plan Redecker qui finirait pourtant par sauver l'humanité, cette chronique des années de guerre reflète sans faux-semblants la réalité de l'épidémie. Prendre connaissance de ces comptes-rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l'effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Zème Guerre mondiale sera la dernière.


Mon avis :

Gros coup de cœur pour ce petit chef d'œuvre de littérature zombie. Une histoire racontée sous forme de témoignages qui nous plonge au cœur de la Zème guerre mondiale. J'ai adoré le concept. Adoré le fait que pour une fois, on ne vit pas l'apocalypse de l'intérieur mais avec du recul, avec une objectivité teintée tout de même des sentiments des différents personnages. C'est-à-dire qu'on ne voit pas de zombies entrain de bouffer les humains, ni de scènes ultra gores. Non. L'auteur nous montre la façon dont les humains se sont sorti de la guerre. Les moyens qu'ils ont mit en œuvre, leurs espoirs, leurs désillusions etc...Autant vous dire que je l'ai dévoré d'une traite. C'est super plaisant à lire même si parfois on nous sort des termes incompréhensibles. Il s'agit surtout des passages où on parle des armes et de leurs munitions mais l'auteur définit presque tout donc ça ne dérange pas plus que ça.
Les personnages sont tous plus différents les uns que les autres. Ce qui, selon moi, donne tout son sens à l'œuvre. On passe du militaire qui était en première ligne, à la mère de famille de banlieue mais aussi au chef d'entreprise qui s'est enrichi sur le dos des gens. Bref, un patchwork de la société que tout le monde connaît mais face aux zombies. Tous les témoignages  ont leur place pour moi parce qu'ils dépeignent la guerre sous différents angles, tout en suivant une ligne principale et commune.
Je reproche par contre à l'auteur un manque d'informations pour certains sujets. Je m'attendais à un peu plus de réponses au fil du livre, et j'ai été un peu déçue par ça.

Un petit bijou donc, pour ceux qui aiment les zombies et qui veulent les découvrir sous un angle nouveau. Ou pour ceux qui ont peur du gore et des passages sanglants dont le livre est exempté.


Ma note :

19/20










Quatrième de couverture :

La guerre. Les épidémies. En un mot : l’apocalypse. La surface de la terre est devenue inhabitable.

Les rares survivants se sont réfugiés dans le monde d’En-Dessous, à l’abri d’enclaves souterraines reliées par des tunnels. Trèfle a toujours connu la loi de l’enclave. Elle y a toujours obéi sans discuter.

Elle est devenue Chasseuse. Le rêve de sa vie. Avec Del, son coéquipier, elle se voit investie d’une nouvelle mission : protéger l’enclave de la menace constante des Monstres anthropophages qui errent En-Dessous. Mais si Trèfle est docile, elle n’est pas aveugle. Et le courage qu’elle mettait au service de la loi qui régit la vie dans son enclave va l’entraîner à se rebeller. Car au nom de cette loi, les Anciens condamnent des innocents. Après le massacre d’une enclave voisine, Trèfle fait une découverte qui lui glace le sang : les Monstres sont devenus intelligents.

Pourtant, les Anciens ignorent ses avertissements. Pire, pour la faire taire, ils s’en prennent à l’un de ses amis. Trèfle n’y tient plus. Elle prend sa défense. Mais en se dénonçant pour un crime que personne n’a commis, elle est bannie avec Del. Cet exil vaut une condamnation à mort. Malgré cela, Del va lui apprendre que les mensonges des Anciens vont encore plus loin que ce qu’elle croyait, et que l’espoir brille peut-être au bout du tunnel…


Mon avis :

Etant souvent déçue par la littérature jeunesse, j'avais un peu peur de me lancer au début. Au final, certaines personnes sur la blogo m'ont convaincue de sauter le pas et je ne le regrette pas !
Bon, c'est un peu simplet, il faut se le dire. L'écriture n'a rien d'extraordinaire, la mise en place de l'intrigue non plus mais une fois de temps en temps, ça fait de mal à personne !
On se retrouve dans un monde post-apocalyptique (encore !), où les gens habitent sous terre dans des enclaves. Les enclaves m'ont parues très sectaires d'ailleurs, on réalise que peu importe ce qu'il se passe dans le monde, il y a toujours des gens/gouvernements pour nous faire gober ce qu'ils veulent. Et c'est le cas de Collège, l'enclave où habite Trèfle, notre héroïne. Le concept est pas mal en soi. Il y a trois castes de personnes dans cet enclave : les Ouvriers (le terme parle de lui-même), les Géniteurs (là aussi pas besoin d'un dessin) et les Chasseurs. Trèfle a toujours rêvé d'être chasseuse, et elle est forte, douée, et têtue ! Tout ce que j'aime donc. Le livre débute avec le baptême de ces 15 ans. Oui parce que sous terre, les gens ne vivent pas bien vieux, l'âge adulte se situe donc à 15 ans. Et être chasseur c'est protéger l'enclave des Monstres, rapporter à manger, ce qui constitue le travail le plus dangereux de ce monde souterrain. Bien entendu, Trèfle découvre donc son coéquipier : Del. Personnage pour lequel je suis mitigée. Je ne suis pas fan des personnages machos et virils à souhait, mais Del est un peu trop "féminin" pour moi à certains moments. Cela dit, le reste du temps il se rattrape bien alors on ne lui en veut pas trop. La seule chose que je lui reproche au jeune homme ce sont ses sentiments pour Trèfle. Vous l'avez compris maintenant je pense, je déteste le niais et la fanfreluche, et Del est un peu comme ça. Mais c'est ce que j'ai aimé dans leur relation : Trèfle paraît plus virile que Del émotionnellement parlant, et je trouve ça sympa d'échanger les rôles de temps en temps. Bref, deux personnages qui se complètent à merveille et qui porte l'histoire jusqu'au bout. Pour les personnages secondaires. Certains sont un peu survolés parce que l'auteure veut avancer rapidement dans l'histoire. Habituellement ça me dérange, mais là il se passe tellement de choses qu'on a pas vraiment le temps de s'arrêter.
On se pose pleins de questions du début à la fin. Notamment : d'où viennent les Monstres ? Que s'est-il passé exactement sur Terre pour que la surface devienne inhabitable ? Qui sont vraiment les Aînés ? etc...On en apprend pas beaucoup dans ce tome, je suppose que l'auteure n'a donc pas écrit un tome 2 pour la beauté du geste.
Bref, une histoire dont je ne peux pas beaucoup parler sans spoiler la moitié du livre mais c'est une lecture super plaisante pour les amoureux du genre. Malgré le fait que ce ne soit pas de la grande littérature, on passe un agréable moment au fil des pages parce qu'on est tenus en haleine par toutes les interrogations que le récit soulève. Honnêtement, j'irais acheter le deuxième tome rapidement, parce qu'il me tarde d'en découvrir un peu plus sur cet univers et sur les personnages.


Ma note :

14/20
















mercredi 16 octobre 2013

La 5ème Vague - Rick Yancey





Quatrième de couverture :

1ère Vague : Extinction des feux
2e Vague : Déferlante
3e Vague : Pandémie
4e Vague : Silence

La 5e Vague arrive...
Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir…

À l’aube de la 5e Vague, sur une bretelle d’autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper…Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés…
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu’à ce qu’elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son seul espoir de sauver son petit frère, voire elle-même. Du moins, si Evan est bien celui qu’il prétend… Mais la jeune fille doit d’abord faire des choix : entre confiance et paranoïa, entre courage et désespoir, entre la vie et la mort. Va-t-elle baisser les bras et accepter son triste sort, ou relever la tête et affronter son destin ? Car ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.


Mon avis :

Inévitablement, je vais me sentir obligée de le comparer aux Âmes Vagabondes de Stephenie Meyer. Pourtant, La 5ème Vague n'a rien à voir avec son prédécesseur et il est carrément mieux.
Pourquoi ?
Déjà l'histoire en elle-même. Pour les deux livres, il s'agit d'un univers post-apocalyptique, l'invasion des aliens étant la cause de la dite apocalypse et ces chers aliens veulent détruire l'humanité pour s'installer sur notre planète. Chez Stephenie Meyer on avait le droit a des extra-terrestres reconnaissables par la couleur de leur iris (bleu fluorescent), alors que chez Rick Yancey rien ne permet de les différencier des humains "normaux". Du coup c'est tout de suite plus crédible et surtout, plus angoissant. J'avais adoré Les Âmes Vagabondes, je le trouvais d'un niveau largement supérieur à Twilight (ce qui n'était pas compliqué il faut l'avouer) et je trouvais l'histoire originale, épatante et surtout, génialissime. Il m'avait transportée, m'avait fait ressentir un panel d'émotions extraordinaire et je l'avais trouvé crédible, fluide et incontournable pour les amoureux du genre. Bref, un gros coup de cœur quoi. Finalement, La 5ème Vague est parvenu à le détrôner avec une facilité déconcertante.
Déjà, le concept des vagues est super bien ficelé, il s'imbrique à la perfection tout au long de l'intrigue et on en redemande. Parce que oui, la vague électromagnétique a fait des dégâts, beaucoup même, mais les suivantes sont pires encore. C'est un crescendo dans l'angoisse, dans la violence et, surtout, dans l'extermination de l'humanité. Et nous, pauvres humains, on s'en prend plein la tronche. Cela dit, pour nous représenter, il y a des personnages tous plus géniaux les uns que les autres.
D'abord Cassie (pour Cassiopée), est le personnage féminin que j'attendais depuis toujours. Contrairement aux Âmes Vagabondes où on oscillait entre Vagabonde la faible et Mélanie la rebelle, ce qui donnait un mélange plutôt détonant, ici on a Cassie qui est humaine, qui pense d'ailleurs être la dernière survivante, et qui fait preuve d'un courage hors norme même si elle a la pétoche. Cassie c'est un peu ce qu'on rêverait d'être si on se retrouvait dans la même situation. Elle se débrouille comme elle peut mais elle n'abandonne jamais, elle déteste les Autres sans pour autant jouer les héroïnes en mal d'action et surtout, surtout, c'est un petit bout de femme amoureuse de la vie, qui a prit un siècle de souffrance dans la tête d'un coup et qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer. On peut aussi la comparer à Katniss même si contrairement à elle, Cassie ne m'a pas déçue dans son évolution. Parce que Cassie ne se prend ni pour une martyre, ni pour une superwoman. Son désir le plus cher est de retrouver son petit frère, et c'est l'unique chose qui la pousse à avancer quoi qu'il lui en coûte.
En parlant de petit frère donc, moi qui n'aime pas les enfants, je peux vous assurer que Sammy, je l'adopte dès demain. Il est merveilleusement attachant parce qu'il est l'incarnation même de l'innocence. Et au milieu de l'angoisse terrible de l'histoire, il est la bouffée d'air frais pour nous lecteurs, mais aussi et avant tout pour les personnages. Il est la matérialisation de l'espoir, concept qui a totalement disparu dans La 5ème Vague et ça fait du bien. On s'inquiète autant de son bien-être que Cassie, et on croise les doigts pour que tout se termine bien.
Ensuite il y a Ben Parish. J'ai adoré son personnage parce qu'il est "l'amour secret" de Cassie. C'est le beau gosse de base dont toutes les lycéennes rêvent et j'ai adoré la manière dont l'auteur s'est servi pour donner vie à ce personnage. Il est surprenant ce jeune homme, tant et si bien qu'on adore le suivre au fil des pages. Surprenant dans sa souffrance, dans sa façon de l'appréhender, et surtout surprenant dans son évolution. Je ne vous en dis pas plus de peur de vous spoiler.
Et enfin il y a Evan Walker. THE personnage. Oui oui, je suis tombée amoureuse de lui. Forcément. Il a une dimension tellement humaine, tellement réelle, qu'il tombe à point nommé dans l'histoire, d'abord pour Cassie (évidemment) mais surtout pour nous. Je l'ai aimé parce qu'il fait faire un virage à 180° à l'histoire. Il porte l'intrigue, lui donne une profondeur encore plus importante et surtout, son histoire d'amour avec Cassie n'est pas du tout au premier plan. C'est en grande partie à cause de lui que La 5ème Vague est passé au-dessus des Âmes Vagabondes. Pas de niaiserie, pas de débordements sentimentaux. Non. Une histoire d'amour crédible, au milieu d'une invasion d'aliens qui a détruit le monde. Evan Walker est beau, ténébreux, doux et attachant, mais même s'il embrasse bien, Cassie sait qu'ils ne vont pas survivre à cette merde à coups de roulages de pelles.
Je pourrais parler des heures et des heures des personnages secondaires. Qui, pour moi, ne sont pas si secondaires que ça. Ils ont tous leurs importances. Tous leurs places au sein de l'histoire. On voit bien que l'auteur a très bien réfléchi ses personnages, ils ne sont pas là pour décorer. En fait, dans La 5ème Vague, il n'y a rien qui est là pour décorer. Tout s'imbrique à la perfection, tout est réglé comme du papier à musique et, forcément, vu que ça roule bien, on dévore le livre d'une traite. Je ne reprochais rien aux Âmes Vagabondes avant d'avoir lu La 5ème Vague. A l'heure actuelle je dirais juste que Rick Yancey  a utilisé le même cocktail de base pour son bouquin mais que lui, contrairement à Stephenie Meyer, maîtrisait son histoire du début à la fin.

Bref, La 5ème Vague c'est du lourd quoi.

Le langage est familier, vu que Cassie raconte l'histoire au travers de son journal intime. Du coup, on est plongé dans le vif du sujet tout de suite et avec une extrême facilité. Les décors sont posés de telle sorte qu'on vit l'action en même temps que les personnages, tout en nous laissant une part d'imagination satisfaisante. Rick Yancey nous tient par la main de A à Z mais ne nous piège pas dans sa propre vision des choses. D'autant plus que cette invasion d'extra-terrestres est assez terrifiante, puisque, effectivement, on ne différencie pas les Autres des humains, on ne sait pas si Cassie est véritablement la seule survivante, et surtout, l'ombre de la 5ème vague plane sur nous, ce qui rend tout ça encore plus oppressant. Et pourtant, malgré toutes ces choses, le récit est vraiment crédible. On ne se pose pas de questions, on se laisse aller jusqu'à la fin et quand on referme le livre, on a qu'une envie : que le tome 2 soit publié rapidement. De plus, c'est un des rares livres qui m'a hanté longtemps après la fin de la lecture. On n'arrive pas à quitter totalement les personnages ni le contexte du livre. La 5ème Vague nous happe entièrement et ne nous lâche plus.


Un grand merci à Bulledop' qui m'a convaincue de le lire parce que grâce à elle, j'ai un nouveau coup de cœur dans ma bibliothèque !  



Ma note :


20/20



lundi 14 octobre 2013

La nostalgie de l'ange - Alice Sebold



Quatrième de couverture :

Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie.
Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. " Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien...

C'est un voisin qui m'a tuée. " Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...




Mon avis :

Ça fait une éternité qu'on me parle de ce livre et de son adaptation cinématographique mais je n'arrivais pas à me laissé tenter. Pourquoi me direz-vous ? Déjà parce que je déteste faire comme tout le monde en même temps que tout le monde. Je suis le genre de nana qui a commencé à lire Harry Potter quand le troisième tome est sorti en livre de poche, ou quand les quatre opus de Twilight étaient déjà édités. Et, en plus, la quatrième de couverture me faisait un peu peur. Je m'attendais à un truc un peu niais, vu que la nana a 14 ans, et Dieu seul sait que je déteste le niais.

D'abord le livre. Je comprends enfin tout le remue-ménage qu'on a fait autour de La nostalgie de l'ange. C'est une histoire qui sort de l'ordinaire, abordée de manière originale, ce qui ne l'empêche pas de tenir la route. Les personnages sont touchants dans leurs tristesses, même si les contrastes sont parfois extrêmes. Extrêmes parce qu'on a le père, stéréotype du père aimant. Il est détruit par la disparition de sa fille, tant et si bien qu'à certains moments on le croit fou. Il est incapable de tourner la page, incapable de s'accrocher aux deux enfants qu'il lui reste et au final, ce sont les dits enfants qui s'occupent de lui. Et il y a la mère. Mère qui ne voulait pas vraiment en devenir une, qui se renferme totalement après la mort de Susie et qui n'a qu'une envie : foutre le camp de cette maison et laisser sa famille loin derrière elle. La mère est un personnage qu'on comprend et qu'on hait tout à la fois. Elle paraît égoïste, indifférente, parfois même je-m'en-foutiste, mais, au final, on réalise que c'est sûrement celle qui est la plus détruite par l'absence. Ce livre a quelque chose de viscéral. Peut-être parce qu'on est dans la tête des gens et dans leur quotidien tout au long du deuil. Que ce soit la famille ou les amis, chacun a une façon différente de surmonter le meurtre de Susie. Et Susie, elle, n'a rien de l'ange bienveillant ou de la victime plaintive. Elle est les deux à la fois. Elle s'accroche à ce qu'elle voit chez les gens qu'elle aime, désirant les aider d'une manière ou d'une autre, et elle regarde son meurtrier avec détachement et en tentant d'accepter sa mort.
Bon, ce n'est pas le livre du siècle, qu'on s'entende bien, mais l'histoire est assez bien ficelée pour donner envie d'aller jusqu'au bout. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi gore. Enfin. Gore. Disons aussi détaillé dans certains aspect du meurtre. Et tout ça est écrit avec légèreté, parce que c'est Susie qui raconte, qu'elle a 14 ans, et qu'elle parle comme elle écrirait son journal intime. Alors même quand on découvre des morceaux de son corps, c'est décrit de la même façon que quand elle parle de la météo sur Terre. C'est le plus dérangeant, à mon sens, et c'est ce qui fait que l'œuvre est réussie. On en fait pas des tonnes, on essaye pas de faire chialer dans les chaumières, non. La nostalgie de l'ange se focalise sur le deuil, les différentes façons d'aborder le deuil, la manière de se sortir de cette tragédie et, bien entendu, l'évolution des gens dans le temps. Susie est morte, certes, mais la vie continue et c'est ce qu'on nous montre dans le livre. D'ailleurs, on est tellement focalisés sur sa famille et sur leur douleur, qu'on ne se préoccupe pas le moins du monde du sort du tueur. On a envie qu'il soit arrêté, bien sûr, mais c'est secondaire. Parce que, comme le dit si bien Susie, les vivants passent avant les morts. Et peu importe l'amour qu'on continue à porter à une personne décédée, il faut aller de l'avant, s'occuper de ceux qui sont encore là pour le voir et essayer de se projeter à nouveau dans l'avenir.
Bref, une lecture que je conseille vivement. Sans être incontournable, le livre est facile à lire , agréable et différent de ce qu'on peut connaître. Un achat que je ne regrette pas et que je serais certainement heureuse de relire dans quelques années.


Ma note :

13/20   



Concernant le film, je vais être rapide. Je ne suis pas fan des adaptations cinématographiques qui sont souvent bâclées, nulles à chier et incroyablement éloignées de l'âme du livre. A part quelques rares exceptions, je suis constamment déçue par ce que je vois. La nostalgie de l'ange (de son petit nom en VO, Lovely Bones) ne déroge pas à la règle. Je ne l'ai même pas regardé en entier tellement la première demi-heure m'a ennuyée. Déjà le paradis de Susie...Une abomination. On nous fout limite des arcs-en-ciel et des poneys, appuyés à grands renforts de lumière blanche, de halo étincelant et d'une niaiserie utopique à coller des envies de meurtres aux Bisounours. Dans le livre, le paradis n'a rien à voir avec cette caricature grotesque. C'est un univers où, certes, Susie peut faire apparaître ce qu'elle veut, mais ça reste secondaire et Susie n'en abuse pas.
Même si l'actrice, dont je ne me souviens plus le nom, joue très bien (c'est d'ailleurs celle qui joue dans Les âmes vagabondes pour ceux qui connaissent) et qu'il y a un bon casting de base, j'ai trouvé tout ça excessivement mauvais. Je ne peux même pas vous conseiller de voir le film avant de lire l'œuvre pour ne pas être déçu, parce qu'à mon sens, vous serez déçu quand même.


Bref, le film est une bouse de vachette mais si vous vous intéressez à l'histoire, le livre vaut le détour.  

vendredi 11 octobre 2013

Les oiseaux se cachent pour mourir - Colleen McCullough





Quatrième de couverture :


L'histoire commence en 1915 et s'achève à la fin de la seconde guerre mondiale. La famille Cleary originaire de la Nouvelle Zélande émigre en Australie pour faire fructifier un domaine où se pratique l'élevage du mouton et qui appartient à la riche sœur de Paddy Cleary, le père de famille. Une épique superbement rendue où s'acharnent les passions des personnages avec comme fil conducteur les amours tragiques de l’héroïne Meggie pour le magnifique prêtre Ralph de Bricassart lié à jamais au sort de l'exploitation du domaine.



Mon avis :


Alors, tout d'abord, je tiens à préciser que ce n'est pas du tout mon style de lecture habituel. Je me suis laissé tentée par un nouvel horizon littéraire, m'attendant à une histoire niaiseuse à souhait, pleine d'amour(s) qui me collerait des boutons et autres allergies et parsemée de personnages féminins qui me donneraient envie de me jeter à terre pour faire une crise d'épilepsie. Je m'attendais à un récit historique mais décrédibilisé par une Cendrillon nunuche, éperdument amoureuse d'un prince charmant aussi cruche qu'elle...Enfin bref. Je m'attendais à beaucoup de choses, force est de constater que je m'étais enfoncé le doigt dans l'œil jusqu'à la rate.
Pour le récit historique, j'avais raison. On découvre tout d'abord la Nouvelle-Zélande des années 1910 et dix ans plus tard, nous débarquons en Australie et ce, jusqu'à la fin du livre. On s'immerge dans le quotidien des paysans/fermiers/ouvriers de l'époque, on en apprend beaucoup sur l'immigration des colonies anglaises et bien entendu, vu que le livre se déroule sur la majeure partie du 20ème siècle, on se tape les deux guerres mondiales mais d'un point de vue que je ne connaissais absolument pas. En gros c'est l'histoire d'une famille, avec ses hauts, ses bas, ses joies, ses peines et ceci, sur trois générations, le tout saupoudré de l'actualité de l'époque, des avancées technologiques/scientifiques/sociales du 20ème siècle et surtout, de moult détails qui place le décor avec une justesse qui frise la névrose.
Parlons-en des détails. Ayant lu Le Seigneur des Anneaux (et les adeptes du genre ne me contrediront pas je pense), j'ai subi les détails de Mr Tolkien avec plus ou moins d'enthousiasme. Les oiseaux se cachent pour mourir n'a rien a envié aux hobbits. C'est-à-dire que ce fabuleux pavé de 900 et quelques pages, croule sous les descriptions de personnages, de paysages, de meubles, d'animaux...etc. Tant et si bien que l'histoire en elle-même n'atteindrait pas même la moitié des pages si on enlevait les dites descriptions. C'est le seul point négatif que je reprocherais à l'œuvre. Les 500 premières pages étaient enivrantes, car ne laissant aucune place à l'imagination, l'auteur parvient à nous immerger totalement dans l'univers qu'il décrit. Tous les détails permettent de visualiser les endroits à la perfection. Ceci étant dit, les 500 dernières pages étaient donc, une douloureuse torture. J'ai lâché le bouquin pendant une semaine, non pas parce que l'histoire m'ennuyait, mais bien à cause de ces descriptions ultra longues, ultra chiantes, et surtout ultra mal situées à chaque page ou presque, ce qui (à mon sens) noyait les dialogues et l'intrigue au milieu d'une masse d'informations, qui, après avoir piqué ma curiosité, a fini par me donner envie de me taper la tête contre les murs. Et tout comme Le Seigneur des Anneaux, je ne me souviens pas le moins du monde de tous ces détails.
Bref. Mis à part ça, l'histoire m'a agréablement surprise. Enfin, agréablement, tout est relatif. Je m'attendais à du froufrous, du niais, du chamallow rose et mou. Mais j'ai eu le droit à la détresse, l'angoisse, la dure réalité de la vie de l'époque et tout ça parce que les Cleary, sont malchanceux à souhait. L'histoire d'amour finirait presque par être secondaire, tellement tous les personnages ont leur place et tellement il se passe de trucs moches tout au long du bouquin. Chacune des personnes qui compose la famille Cleary a le droit à sa part du gâteau. Les parents de Meggie tout d'abord. Paddy, le père, est un homme doux, attachant. Il aime sa famille plus que tout et ça se sent. Il a énormément d'affection pour sa seule fille, et dès le début de l'histoire, on aime le personnage. Fee, la mère, c'est plus compliqué. Je ne l'ai ni détestée, ni aimée. Elle est froide et indifférente. Elle ne sourit, ni ne rit jamais mais elle s'occupe du foyer et de ses enfants de façon irréprochable, même si elle préfère un de ses fils, l'aîné, Frank. Et lui, je l'ai adoré. Son personnage est pourtant le moins aimé de l'histoire. Il ne ressemble ni à son père, ni à ses frères et il a un tempérament qui le pousse au conflit presque tout le temps. Mais j'ai aimé sa fougue, sa passion, et sa détresse face à une vie qu'on lui impose mais qu'il n'aime pas. Il est rebelle et j'aime beaucoup les personnages qui marchent hors des sentiers battus. Les autres frères je n'en parlerais pas, pas qu'il n'y ait rien à dire, mais ce serait trop long justement. Alors il nous reste Meggie. Seule fille au milieu de 5 frères elle doit se charger des corvées de la maison parce que, oui, à l'époque, les femmes étaient des bonnes à tout faire toute leur vie. Mais Meggie est un personnage fascinant. On évolue avec elle, on aime et déteste avec elle, sans pour autant savoir si on l'aime ou pas. Personnellement, j'ai du respect pour elle, et contrairement à certaines personnes de mon entourage qui ont fini par la détester à la fin du livre, j'ai continué à éprouver le même attachement et la même sympathie tout au long de l'histoire. Il faut dire qu'elle a vraiment une vie de merde, et je trouve qu'elle s'en sort plutôt bien. Elle est une rebelle dans son genre, mais à l'aspect beaucoup plus lisse que son frère Frank. Elle a beau aimé chevaucher comme les hommes, rêvant qu'on s'adresse à elle comme à ses frères, elle n'en reste pas moins une femme dont le souhait le plus cher est de fonder une famille et un foyer. C'est le plus triste pour moi. Elle qui au début du livre avait un potentiel de "marginale", qui voulait être libre, et qui avait une relation fusionnelle avec Frank, finit par désirer ce que, apparemment, toutes les femmes de l'époque désiraient. Une vie rangée, avec un mari et une portée de gosses pour perpétuer l'espèce. Mais Meggie tombe amoureuse du Père Ralph à dix ans, et elle ne se défera jamais de cet amour. Et Ralph, lui, prêtre de sa condition, éprouve les même sentiments. Lui, par contre, j'ai fini par le détester. Peut-être parce qu'il est l'épitomé de la perfection au début, parce qu'on le voit au travers des yeux d'une fillette de 10 ans. Mais il finit par se casser la gueule de son piédestal et on se rend compte qu'il est le plus humain, le plus imparfait, de tous les personnages du livre. Et je ne l'ai pas détesté pour ce qu'il devient mais plutôt parce qu'il est justement resté le même jusqu'à la fin. Meggie et Ralph sont, pour moi, la plus belle histoire d'amour qu'il m'ait été donné de lire, parce qu'elle est la plus triste, la plus dramatique et à la fois la plus pure et la plus intemporelle. Je suis pourtant fan des Disney et des fins heureuses que ça induit forcément. Mais Les oiseaux se cachent pour mourir c'est la réalité dans sa forme la plus crue, la plus douloureuse mais surtout la plus sincère.
Ce livre est un coup de cœur pour moi. Peut-être parce que je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai lu. Ou peut-être parce que, à aucun moment de la lecture, je n'ai senti la fiction. Ca aurait très bien pu être un récit historique pur et simple au lieu d'un roman, que ça ne m'aurait pas choquée. Même si il se passe vraiment des trucs horribles et tristes tout le temps, c'est la réalité de l'époque. Les gens qui meurent à cause du travail, des conditions météorologiques ou de la maladie...Bref, des gens qui meurent, c'est la vie. Et ce qui m'a plu, c'est que ce n'est pas décrit de façon dramatique et larmoyante. Les personnages qui affrontent le deuil ont de la fierté, beaucoup de fierté, et ils combattent pour survivre à la perte, survivre à la malchance et surtout, ils combattent pour continuer à aimer. On peut ne pas aimer leur façon d'appréhender les choses qui arrivent dans leurs vies, mais ces personnages sont plus humains, plus réellement humains j'entends, que bon nombre de personnes que j'ai pu croiser dans mon existence. L'auteur a voulu écrire une histoire empreinte d'une juste réalité, d'une juste temporalité et d'une juste émotion, et franchement, c'est réussi.



Je conseille cette lecture à ceux qui, déjà, n'ont pas peur des pavés. 900 pages ce n'est pas le bout du monde, mais avec les descriptions, ça prend un temps fou. Mais surtout, je le conseille à ceux qui voudraient en apprendre un peu plus sur la vie en Australie au 20ème siècle, à ceux qui veulent lire une histoire d'amour qui a du sens, qui paraît concrète. Et même si la légèreté n'existe pas dans Les oiseaux se cachent pour mourir, on passe un excellent moment tout en ressentant un panel d'émotions qui va du plus négatif, au plus positif. 





Ma note : 

18.5/20