mercredi 19 août 2015

Kaleb Tome 3 - Myra Eljundir



Quatrième de couverture :

La prophétie du volcan prédit l'avènement d'une nouvelle ère, initiée par l'Elu... Or qui, de Kaleb, Abigail, le colonel Bergsson ou encore Mary-Ann bouleversera à jamais le destin des enfants du volcan ? Et si la mort est la clé, tous ne sont-ils pas des morts en sursis ? Seul le Livre du volcan peut apporter des réponses à Kaleb et lui permettre de survivre au volcan qu'il a réveillé. Mais le tenir entre ses mains peut se révéler plus destructeur que tout... Ce dernier tome de la trilogie de Kaleb lève le voile sur une mythologie qui prend racine bien au-delà de ce que vous pouviez imaginer. Plus que jamais, il est question de pouvoir, de sombre passion, de manipulation machiavélique et du parfum sulfureux d'une saga millénaire dont le dénouement pourrait bien vous faire penser que tout est bien qui finit mal.


Mon avis :

J'ai rarement trouvé une lecture aussi difficile. Aussi infiniment impossible. Aussi cruellement douloureuse...A finir.

Pour aborder la suite de cette chronique, comprenez bien mon état d'esprit : je me suis forcée à grands renforts de soupirs, d'injures, de prières et de roulages d'yeux à aller jusqu'au bout de ce bouquin.
Mon problème : je déteste l'idée même de ne pas finir un livre que j'ai commencé. Le problème de Myra Eljundir : elle m'a fait détester le fait de détester l'idée même de ne pas finir un livre que j'ai commencé.

La plume est d'une médiocrité terrifiante. Elle m'a, littéralement, dégoûtée. Que ce soit par ses tournures de phrases indécentes tant elles sont mauvaises, bâclées, que par ses ajouts de mots anglais pour faire style que, oui, ce sont bien des "djeun's" qui parlent (le fucking à tout bout de champ tape sur le FUCKING système Myra et n'utilise pas l'excuse que ton personnage est américain. Les stéréotypes ne sont pas vraiment un argument en ta faveur). Ne parlons même pas des "j'en ai rien à foutre" et autres joyeusetés du genre qui semble démontrer que les jeunes de nos jours ne sont pas foutus de faire une phrase sans jurer 36 fois à la seconde. Il y a, en plus, des phrases, qui d'un point de vue strictement grammatical, sont d'une laideur sans nom pour quelqu'un qui se dit écrivain. Mais après tout, c'est de la littérature jeunesse, alors on s'en balance tant que les pauvres dégénérés du bulbe qui nous servent d'adolescents comprennent.

Langue française, mon amie, te voilà trop kitsch pour nos contemporains.

Je pourrais parler de l'histoire, si tenté qu'il y en ait une. Alors, oui, effectivement, l'intrigue de base suit son cours. Tant et si bien d'ailleurs qu'on est toujours aussi largué que dans le Tome 2. Qui est l'Elu, pourquoi ? Comment ? Que signifie vraiment la prophétie ? Qui l'a écrite ?

Et cette putain de prophétie de merde d'ailleurs (tu vois Myra, moi aussi je peux être en accord avec ma génération) a fini par me hérisser le poil. On a le droit à TOUTES ses versions, et ce, pas moins de 10 FOIS au cours de la lecture. Parce que oui, l'auteure nous offre en exclusivité live, la découverte du Livre du Volcan. Le vrai, l'intemporel, le magnifique.
Je dois avouer qu'au début (les 50 premières pages en gros), j'ai apprécié les passages du Livre du Volcan. Ca nous donnait enfin les clés de l'intrigue et c'était les passages les mieux écrits de ce tome. Ca aurait pu être cool jusqu'au bout. Sauf que l'auteure nous présente Le Scribe, détenteur et gardien du Livre du Volcan, un EDV spécial dont le pouvoir est justement de retranscrire l'histoire de son espèce et de la transmettre aux générations futures. Mais, là, surprise, Le Scribe est...(suspens haletant vous en conviendrez) Myra Eljundir.

Qu'on m'explique. Ton nom est sur la couverture non ? Ah, oui. Il l'est. 
Aaaaaah ! (gros rire gras d'adolescent attardé) Genre Le Scribe porte ton nom parce que son job c'est comme le tien au final et genre ça donne comme une double dimension au livre, style c'est peut-être la réalité ou c'est peut-être juste de la fiction ou...Ouais enfin voilà quoi putain. Bordel de merde. T'utilises trop bien la mise en abyme Myra !

Non Alex, les adolescents attardés ne savent pas ce qu'est la mise en abyme.

Alors oui d'ailleurs. Telle est la question. Effet de style ? Message subliminal cachant une réflexion philosophique poussée ?
Ou juste un grave manque d'inspiration et un narcissisme à peine voilé ?

En effet, telle est la question.

Le problème avec cette fabuleuse idée d'inclure des passages du Livre du Volcan dans ce tome 3 c'est que, pour un bouquin de 441 pages qui arbore une police qui frise la psychose ophtalmologique, le reste de l'histoire est tellement survolée qu'on se demande si elle est vraiment finie. Les personnages principaux apparaissent au gré des phrases, jetant une réplique minimale par-ci par-là, histoire de faire avancer le schmilblick. Les personnages secondaires, eux, restent fidèles à leurs prestations dans le tome 2 : invisibles et inutiles. Et toute la bataille finale qu'on attend depuis 3 tomes dure approximativement 30 secondes. Du coup, vous vous doutez bien que j'ai les glandes. Et pas qu'un peu.
J'avoue tout de même avoir été surprise par la fin. Le dénouement était, à ma plus grande surprise, une idée originale.

C'est bien le seul compliment que je peux faire à ce bouquin.

En ce qui concerne le reste de l'intrigue ou des révélations du Livre du Volcan j'ai trouvé ça d'un malsain inquiétant. Et mes amis m'appellent Satan donc je suis sacrément ouverte d'esprit.
Myra, je ne sais pas quel est ton problème avec l'inceste mais même sans être Empathe, je peux t'assurer qu'il faut te faire soigner. De toute urgence.
Je veux dire, une première fois c'est cool. Ca donne une certaine dimension au côté obscur recherché dans ta trilogie. Et puis, mine de rien, ça existe, donc c'est sympa de voir un sujet aussi tabou dans de la littérature jeunesse. Ca change, ça a le mérite de faire réagir les gens et ça permet d'aborder les personnages en question de manière différente.
Mais trois fois c'est juste obsessionnel. Juste de très mauvais goût. Alors ouais fallait bien ça pour qu'ils nous pondent des EDV supra forts et puissants, capables de changer le monde et sa tyrannie. Ouais, okay. Sinon, Hitler avait aussi les mêmes idées de pureté raciale et il s'est pas tapé sa mère à ce que je sache.
Donc non. Trop d'inceste tue l'inceste et surtout ma santé mentale déjà brutalisée par ton écriture.

En résumé, ton homonyme apparaît plus que tes personnages. Vous auriez du échanger les places avec Kaleb sur la couverture. Ca aurait été plus cool pour toi Myra.
Le potentiel de ton histoire s'est fait la malle avec tes Bescherelle apparemment.
Tu as réussi à pourrir toute la mythologie nordique en utilisant des références à Odin, Loki et Lofè sans les maîtriser.
Et ta pseudo tentative finale pour intégrer une autre "relation amoureuse minoritaire" m'a fait tellement marrer que j'ai pensé à t'attribuer un 20/20 juste pour le culot d'avoir fait publier une daube pareille.

Mais non.

Ma note :

2/20

(il y a des arbres qui sont morts pour ça tout de même)





mardi 18 août 2015

Les Radley - Matt Haig



Quatrième de couverture :

Adieu les Grateful Dead, bonjour Simon & Garfunkel ! Peter et Helen Radley ont renoncé à leurs instincts vampiriques pour élever leurs deux enfants, Rowan et Clara. Se soumettant aux règles du Manuel de l’abstinence, destiné aux vampires qui souhaitent s’intégrer à la société, ils mènent depuis dix-sept ans une existence tranquille et terne dans une petite ville de province anglaise. Peter est médecin, Helen femme au foyer. Ils s’ennuient terriblement, mais ont le sentiment du devoir accompli. Jusqu’au jour où leurs enfants devenus ados découvrent leur condition de vampires et comprennent que leurs parents leur ont toujours mentis.


Mon avis :

Alors.
Non.
Vraiment pas.

Les Radley avait, à première vue, tout pour me plaire :
- une nouvelle approche des vampires
- un ton teinté d'humour british et de cynisme
- une vague intrigue policière pour rajouter un peu de piment à l'histoire
- des vampires
- des vampires ados
- des vampires adultes
- des vampires

Sauf que, à l'instar de Twilight et ses vampires végétariens à deux balles, les Radley, eux, ne boivent carrément plus de sang, mangent comme des humains, vivent comme des humains et se font passablement chier comme des humains.

Bram Stoker, mon amour, pardonne-nous nos pêchés.

WHY IN THE FUCKING HELL ?

Voilà le topo : un vampire qui ne boit pas de sang, ça meurt. Un vampire qui mange des tartines au p'tit déj et qui sirote son café peinard, ça meurt. A part si la FUCKING TARTINE EN QUESTION, a de la marmelade B+ comme accompagnement.
Et comble du blasphème, un vampire qui va au soleil, ça meurt. CA NE BRILLE PAS ! ET SURTOUT, CA NE SE TAPE PAS DE L'ECZEMA QUAND CA NE MET PAS ASSEZ DE CREME SOLAIRE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bien. Maintenant que toi et moi on est sur la même longueur d'onde, tu vas arrêter de prendre les vampires pour des cochons d'Inde albinos et tu vas montrer un peu de respect à ses prédateurs terriblement magnifiques, emprunts d'une sauvagerie sans commune mesure et qui font passer Satan pour un putain d'angelot à poil qui jouait de la cithare dans les jupes de son père il n'y a encore pas si longtemps.
Sinon, je t'arrache la jugulaire avec mes canines humaines ridicules.

Bref.

Les Radley sont une famille de vampires qui ont décidé de vivre selon les règles du Manuel de l'Abstinent. Une sorte de Bible pour vampires qui se sont découverts une conscience et qui se refusent aux massacres auxquels leur espèce les prédisposent.
(Là je pleure)
En gros, le Manuel de l'Abstinent les encouragent à vivre selon le mode de vie humain : manger normalement, acheter une maison et avoir un monospace, être une famille humaine normale en somme. Sauf que Mr et Mme Radley n'ont jamais dit la vérité à leurs enfants. Deux adolescents au physique peu avantageux, pas très populaires au lycée, mal dans leurs peaux...etc...

Forcément, ça ne pouvait que chier dans la colle cette histoire.

Clara, la fille, qui est une fervente protectrice des animaux et qui a décidé de devenir végétarienne, va a une soirée organisée par les mous du bulbe de son lycée. Un des australopithèque de l'équipe de basket va tenter de la violer et du coup, Clara va le bouffer. Purement et simplement.
S'en suit donc la découverte du terrible secret de leur nature par le frère et la sœur, la course contre la montre pour cacher le corps du défunt gogole sous stéroïdes et tout un enchaînement d'événements qui va détruire la petite vie tranquille et rangée des Radley.

Je passerais outre le fait que la base de l'histoire elle-même n'est pas crédible. C'est censé être un roman léger et sans prises de tête.
Pourtant prises de tête il y a.

L'histoire n'a aucun sens. Les événements s’enchaînent sans qu'on les approfondissent, sans même qu'on s'y arrête réellement. Il n'y a aucune logique dans les actes des personnages qu'ils soient humains ou vampires. Et je ne parle même pas de la brigade spéciale et "secrète" de la police chargée de s'occuper des vampires parce que là, c'est le comble du foutage de gueule. L'auteur met un point d'honneur à nous expliquer que l'existence des vampires est un secret, que seules quelques élites gouvernementales et policières sont au courant, et voilà que la chef de la brigade spéciale débarque et révèle tout au commissaire d'un patelin paumé en 30 secondes chrono.

Nous n'avons pas la même définition du secret cher Matt Haig.

Sinon. Le style est passablement banal. Ni bon, ni mauvais. Ca se lit et ça ne demande aucune sorte d'effort intellectuel.
Ah si. Chose horripilante : les répétitions concernant Rowan et son physique peu avantageux.

On a compris qu'il était vilain. Merci.

En fin de compte, pour une lecture sans prises de tête, j'ai trouvé que ce bouquin était un petit assassinat littéraire à lui tout seul.
Ca me rappelle à quel point on publie vraiment n'importe quoi de nos jours.


Donc, Les Radley, bienvenue dans mon Guantánamo Personnel. La famille Cullen se chargera de votre visite guidée.
N'oubliez pas la crème solaire, les scintillements picotent un peu.



Ma note :


5/20 
(parce que j'aime la couverture)

dimanche 16 août 2015

Je sais qui tu es - Yrsa Sigurdardottir


Quatrième de couverture :

Trois amis s'embarquent dans une drôle d'aventure : retaper en plein hiver une maison abandonnée dans un village désert de la région des fjords, à l'ouest de l'Islande, pour la transformer en gîte estival. Chacun a des motivations très différentes pour s'imposer ce défi : Gardar y voit une chance de s'extraire de la spirale des dettes et de regagner l'admiration de sa femme, Katrin, qui l'accompagne par pure solidarité conjugale. Leur amie Lif les suit parce qu'elle y voit une chance de faire le deuil de son propre mari, récemment décédé. Tous trois ont une chose en commun : ils s'attendaient à être seuls.
De l'autre côté du fjord, la police fait appel à Freyr, un psychiatre brisé par la disparition mystérieuse de son fils, trois ans auparavant, pour éclaircir les circonstances troubles du suicide d'une vieille femme. Il ne s'attendait pas à ce que cette enquête le ramène à son drame personnel.


Mon avis :

Quel bonheur de retrouver la plume si particulière des auteurs nordiques. Leur don pour poser l'ambiance direct, sans détours superficiels ou blablatages inutiles. Leur poésie dans la solitude des fjord isolés, perdus dans le brouillard, le sel marin et les secrets inavouables des petits villages de pêcheurs. Et surtout, la facilité qu'ils ont de nous balader d'un chapitre à l'autre.

Bref. Vous l'aurez compris, Je sais qui tu es est un petit bijou dans son genre.

On suit l'aventure de trois amis : Gardar et Katrin qui sont en couple et Lif qui est là pour tenir la chandelle avec sa parodie de chien. Ces gens-là sont déjà pas mal gratinés de la cafetière puisqu'ils décident d'aller retaper une maison abandonnée, en plein hiver nordique, dans le trou du cul d'une île qui elle-même se situe dans le trou du cul des fjords islandais.
Autant vous dire la joie qui se profile à l'horizon.
Comme à chaque fois dans ce genre de thriller du Grand Nord, les pauvres protagonistes qui nous intéressent n'ont d'autres choix que de se taper une balade en bateau de 6 plombes pour atteindre leur bicoque chérie et, par conséquent, se retrouve au milieu de nulle part, sans moyens de communication autre que les signaux de fumée ou les pigeons voyageurs. Ce qui ne les empêchent pas par ailleurs d'être dans la merde jusqu'au cou parce que le môssieur qui conduit le bateau ne doit de toute façon pas venir les récupérer avant plusieurs jours :
<< Ouais il risque d'y avoir une tempête moussaillon, alors mon radeau j'le ramène au port et toi et tes donzelles, vous resterez ici à tenter de survivre le plus possible pour faire durer l'intrigue. Mais promis, je viendrais récupérer vos cadavres quand le soleil s'ra revenu. >>

Parce que oui, bien entendu, ils pouvaient pas prévoir de passer leur permis bateau avant de se perdre dans le fin fond de la mer du Nord. Trop facile mon gars.

Bref. Les voilà donc sur l'île, prêts à entreprendre des travaux titanesques alors qu'ils n'ont aucune formation en la matière et, qu'en plus, la moitié du village les a prévenus que la maison a un passif...chargé.
Que de mystères autour de l'histoire du dit passif d'ailleurs, mais on se doute qu'ils ne s'agit pas de cacas papillons et de licornes.

En parallèle de nos dézingués du pompon, on a l'histoire d'un psy, Freyr, qui donne un coup de main à la police du fjord pour résoudre une enquête vraiment zarbi. Mais zarbi dans le bon sens. L'auteure nous mènent par le bout du nez du début à la fin. Et mon côté masochiste a surkiffé la chose. Qu'on soit clairs.

Je sais qui tu es, comme bon nombre de thrillers nordiques, a en plus ce soupçon de paranormal. Ce n'est pas qu'une question de criminel, de flics et de qui va gagner au final. Non. Les thrillers nordiques nous plongent dans les tréfonds de la psychologie humaine, dans la terreur qui habite le cœur d'un homme, dans les actes inexpliquées d'une femme, dans la cruauté qu'abritent les enfants ou l'innocence qui surgit au moment de la mort. Tout ça et beaucoup plus parce qu'il y a toujours cette idée que la punition ne vient pas que des vivants et que l'autre châtiment est bien pire que tout ce qu'on peut imaginer.
Je sais qui tu es, c'est les terribles secrets cachés dans un petit village et qui hantent la mémoire des gens. Des secrets qui rongent les fondations des maisons, font pourrir le bois et qui ravagent la terre. Et au milieu de ça, la mer, vicieuse et généreuse, mortelle et vivifiante, déchaînée et paisible. La mer qui prend une dimension presque anthropomorphique de par l'importance que lui octroie les habitants.
La mer, magnifique pour Freyr sur le continent, apaisante. Terrifiante pour trois amis sur une île, infranchissable.

Je sais qui tu es est donc une immersion totale dans la tête de deux personnes (Katrin, porte-parole des 3 comparses, et Freyr). Deux personnes qui, à première vue, n'ont absolument rien en commun mais qui doivent soudainement affronter leurs propres versions de l'Enfer Personnel. Et à quelques kilomètres de distance, ils vont connaître le même genre de terreur, de peur viscérale.
Et forcément, on se prend tout ça en pleine figure avec eux.

L'ambiance est lourde, constamment. Que ce soit au travers de l'isolation physique et géographique des personnages sur l'île, ou l'isolation psychologique et émotionnel de Freyr sur le continent. Les couleurs sont monochromes, fadasses, et les descriptions de l'environnement donnent envie de se terrer sous une couette pour ne plus jamais en ressortir. C'est froid, glauque et ça fout les jetons. Le paranormal n'aide pas à aborder la lecture de façon objective. On est happé par le bouquin et on s'enfonce en même temps que les personnages.
D'ailleurs, la fin a été une sacrée surprise pour moi et mes hypothèses.

Tout ça pour vous dire : lisez-le.
(Mais pas sur une île, ou dans une maison de campagne, ou la nuit. A part si vous êtes une warrior comme moi et que vous avez un balai Swiffer pour vous protéger des forces du mal.)



Ma note : 

20/20






mercredi 12 août 2015

Le Chardonneret - Donna Tartt



Quatrième de couverture :

Theo Decker a treize ans. Il vit les derniers instants de sa vie d’enfant. Survivant miraculeux d’une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d’un ami pour échapper aux services sociaux. Mais cette situation ne pourra être que temporaire. Désormais Theo va comprendre très jeune, qu’il ne peut compter que sur lui-même. Tout ce qui lui reste de cette journée où il a perdu sa mère, c’est un tableau, une toile de maître minuscule, envoûtante, infiniment précieuse et qu’il n’a pas le droit de posséder. Mais il ne peut plus s’en détacher. Et elle va l’entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l’art.

Mon avis :

Chef d'œuvre littéraire et artistique. Coups de pinceaux et de mots mêlés. Coup de cœur et cœur en miettes après cette lecture époustouflante.

Le Chardonneret c'est typiquement le genre de bouquin sur lequel je ne m'arrête pas, pourtant une femme remarquable me l'a offert pour Noël dernier et je dois dire qu'elle mériterait que je sacrifie trois moutons sur un autel en son honneur.
Ce livre est une ode à l'art, un véritable hommage à l'esthétique, l'éternité dans la beauté et la subjectivité des émotions humaines.

Pour être claire. Ce livre, à première vue, offre au lecteur une réflexion sur la notion simplissime du Bien et du Mal dans sa forme la plus primaire car, Theo Decker est un adolescent quand on commence le livre. Mais toute cette histoire va au-delà de ça. Au-delà des tergiversations d'un enfant pré-pubère qui est confronté à l'injustice qu'est la vie ou ses conséquences.

Avec Le Chardonneret on est confrontés aux émotions basiques de l'être humain : l'amour, l'amitié, la loyauté, la fidélité...etc. Tant de notions idéalistes et utopiques qu'on nous rabâche sans cesse à notre plus jeune âge. Sauf que Theo c'est nous. Nous, jeune orphelin, perdu dans les méandres des institutions sociales, prêt à fuir devant chaque policier, chaque représentant de la loi, mais attaché comme jamais à notre ville parce qu'elle est notre berceau. Notre foyer. La seule chose qu'on connait et qui nous rapproche du souvenir de notre bonheur.

Ce livre n'est pas un thriller basique. Loin de là. Il offre une perspective nouvelle.

La notion du Bien et du Mal au travers de la loyauté indéfectible qu'on éprouve pour les gens qu'on aime. Alors oui. Je vous vois hurler derrière votre écran : rien d'neuf à l'horizon, c'est du revu et du réchauffé.

Mais non.

Notre société et sa moralité est dictée (qu'on le veuille ou non) par les préceptes religieux. Par cette notion fantasmée de l'Enfer et du Paradis, de Satan et de Dieu. Mais Le Chardonneret nous offre un nouveau point de vue : celui du choix dicté par l'amour de l'Art. Par l'amour du passé, de la filiation, du souvenir et de l'héritage émotionnel. Dans ce bouquin on se moque du Bien et du Mal. Tout ce qui nous intéresse c'est l'amour d'un fils pour sa mère, pour son éducation et pour la transmission de sa passion.

Il n'en fallait pas plus pour me convaincre.

Les 1102 pages n'ont pas réussi à me faire peur. N'ont pas réussi à me lasser.

Parce que derrière ces 1102 pages, il y a des mots emprunts de poésie, de beauté, et d'idéalisme esthétique. Et quand on aime l'art, et quand on aime les thrillers, on ne peut que succomber.

Theo Decker c'était moi à l'adolescence. Devant un tableau vu dans un livre scolaire. Moi devant La Réminiscence Archéologique de l'Angelus de Millet par Dali. Moi prête à verser des larmes devant une peinture qui n'avait aucun impact émotionnel sur la plupart des gens de ma classe pour une seule et unique raison...

Pour moi, c'était ça la parfaite définition de l'éternité de l'Art.

Dans l'hommage. Dans la transmission. Dans l'héritage.

Parce qu'après tout. L'Art n'est pas différent de l'Amour.

Et on est prêts à tout quand il s'agit de ça.



PS : Ouais ma chronique ne sert à rien mais chaque détail risque de vous spoiler x100. Donc. Lisez-le :D !


Ma note : 

20/20 ++