lundi 14 octobre 2013

La nostalgie de l'ange - Alice Sebold



Quatrième de couverture :

Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie.
Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. " Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien...

C'est un voisin qui m'a tuée. " Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...




Mon avis :

Ça fait une éternité qu'on me parle de ce livre et de son adaptation cinématographique mais je n'arrivais pas à me laissé tenter. Pourquoi me direz-vous ? Déjà parce que je déteste faire comme tout le monde en même temps que tout le monde. Je suis le genre de nana qui a commencé à lire Harry Potter quand le troisième tome est sorti en livre de poche, ou quand les quatre opus de Twilight étaient déjà édités. Et, en plus, la quatrième de couverture me faisait un peu peur. Je m'attendais à un truc un peu niais, vu que la nana a 14 ans, et Dieu seul sait que je déteste le niais.

D'abord le livre. Je comprends enfin tout le remue-ménage qu'on a fait autour de La nostalgie de l'ange. C'est une histoire qui sort de l'ordinaire, abordée de manière originale, ce qui ne l'empêche pas de tenir la route. Les personnages sont touchants dans leurs tristesses, même si les contrastes sont parfois extrêmes. Extrêmes parce qu'on a le père, stéréotype du père aimant. Il est détruit par la disparition de sa fille, tant et si bien qu'à certains moments on le croit fou. Il est incapable de tourner la page, incapable de s'accrocher aux deux enfants qu'il lui reste et au final, ce sont les dits enfants qui s'occupent de lui. Et il y a la mère. Mère qui ne voulait pas vraiment en devenir une, qui se renferme totalement après la mort de Susie et qui n'a qu'une envie : foutre le camp de cette maison et laisser sa famille loin derrière elle. La mère est un personnage qu'on comprend et qu'on hait tout à la fois. Elle paraît égoïste, indifférente, parfois même je-m'en-foutiste, mais, au final, on réalise que c'est sûrement celle qui est la plus détruite par l'absence. Ce livre a quelque chose de viscéral. Peut-être parce qu'on est dans la tête des gens et dans leur quotidien tout au long du deuil. Que ce soit la famille ou les amis, chacun a une façon différente de surmonter le meurtre de Susie. Et Susie, elle, n'a rien de l'ange bienveillant ou de la victime plaintive. Elle est les deux à la fois. Elle s'accroche à ce qu'elle voit chez les gens qu'elle aime, désirant les aider d'une manière ou d'une autre, et elle regarde son meurtrier avec détachement et en tentant d'accepter sa mort.
Bon, ce n'est pas le livre du siècle, qu'on s'entende bien, mais l'histoire est assez bien ficelée pour donner envie d'aller jusqu'au bout. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi gore. Enfin. Gore. Disons aussi détaillé dans certains aspect du meurtre. Et tout ça est écrit avec légèreté, parce que c'est Susie qui raconte, qu'elle a 14 ans, et qu'elle parle comme elle écrirait son journal intime. Alors même quand on découvre des morceaux de son corps, c'est décrit de la même façon que quand elle parle de la météo sur Terre. C'est le plus dérangeant, à mon sens, et c'est ce qui fait que l'œuvre est réussie. On en fait pas des tonnes, on essaye pas de faire chialer dans les chaumières, non. La nostalgie de l'ange se focalise sur le deuil, les différentes façons d'aborder le deuil, la manière de se sortir de cette tragédie et, bien entendu, l'évolution des gens dans le temps. Susie est morte, certes, mais la vie continue et c'est ce qu'on nous montre dans le livre. D'ailleurs, on est tellement focalisés sur sa famille et sur leur douleur, qu'on ne se préoccupe pas le moins du monde du sort du tueur. On a envie qu'il soit arrêté, bien sûr, mais c'est secondaire. Parce que, comme le dit si bien Susie, les vivants passent avant les morts. Et peu importe l'amour qu'on continue à porter à une personne décédée, il faut aller de l'avant, s'occuper de ceux qui sont encore là pour le voir et essayer de se projeter à nouveau dans l'avenir.
Bref, une lecture que je conseille vivement. Sans être incontournable, le livre est facile à lire , agréable et différent de ce qu'on peut connaître. Un achat que je ne regrette pas et que je serais certainement heureuse de relire dans quelques années.


Ma note :

13/20   



Concernant le film, je vais être rapide. Je ne suis pas fan des adaptations cinématographiques qui sont souvent bâclées, nulles à chier et incroyablement éloignées de l'âme du livre. A part quelques rares exceptions, je suis constamment déçue par ce que je vois. La nostalgie de l'ange (de son petit nom en VO, Lovely Bones) ne déroge pas à la règle. Je ne l'ai même pas regardé en entier tellement la première demi-heure m'a ennuyée. Déjà le paradis de Susie...Une abomination. On nous fout limite des arcs-en-ciel et des poneys, appuyés à grands renforts de lumière blanche, de halo étincelant et d'une niaiserie utopique à coller des envies de meurtres aux Bisounours. Dans le livre, le paradis n'a rien à voir avec cette caricature grotesque. C'est un univers où, certes, Susie peut faire apparaître ce qu'elle veut, mais ça reste secondaire et Susie n'en abuse pas.
Même si l'actrice, dont je ne me souviens plus le nom, joue très bien (c'est d'ailleurs celle qui joue dans Les âmes vagabondes pour ceux qui connaissent) et qu'il y a un bon casting de base, j'ai trouvé tout ça excessivement mauvais. Je ne peux même pas vous conseiller de voir le film avant de lire l'œuvre pour ne pas être déçu, parce qu'à mon sens, vous serez déçu quand même.


Bref, le film est une bouse de vachette mais si vous vous intéressez à l'histoire, le livre vaut le détour.  

6 commentaires:

  1. Oh mais vu que je l'ai tu m'as donné envie de le sortir de ma PAL (grand malheur quand on a Goethe a lire par obligations !) :)

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  2. je tiens juste à dire (moi qui est une phobie des esprits insoutenable ) que j'ai vu le film en version rapide ( genre je sautait des passages ) tellement il m'a fait peur ... ^^

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  3. Je n'ai vu que le film (et le psychopathe m'a foutue la pétoche avec sa tête de pédophile), mais le livre est ma PAL depuis 300 ans, il faudrait que je me décide à le lire un jour!

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    1. Franchement lance toi :D, il est super rapide à lire.

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  4. J'ai envie de regarder le film rien que pour le commentaire de BulleDop' !
    Mais pour le livre, après l'avoir lu, je peux enfin dire que je suis 100% d'accord avec toi !

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    1. Muahahahaha ! J'avais pas trop parlé du tueur dans cette chronique, mais je suis d'accord avec toi concernant le fait que finalement on le voit pas assez et c'est dérangeant.
      Regarde le film si ça te tente, tu me diras ce que t'en penses, parce que dès que j'ai vu le paradis de Susie, déjà, j'avais envie d'arrêter de regarder.

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