lundi 3 mars 2014

Cornes - Joe Hill



Quatrième de couverture :

USA, état du New Hampshire. Ignatius Perrish avait tout pour être heureux : une famille riche et heureuse, un avenir tout tracé. Mais il y a un an, sa fiancée, Merrin Williams, est retrouvée morte. Depuis, Ignatius sombre dans le désespoir, noie son chagrin dans l'alcool, accumule les aventures sans lendemain. Jusqu'au jour où des cornes lui poussent sur la tête. La surprise passée, il découvre que ces deux appendices lui donnent le pouvoir de faire avouer l'inavouable aux gens qu'il croise. 
Don macabre ou coup de pouce du diable ? L'assassin de Merrin n'a plus qu'à prier pour ne pas croiser son chemin !


Mon avis :

Joe Hill a désormais rejoint mon harem imaginaire. Le môssieur a réussi l'exploit de devenir un de mes auteurs préférés grâce à un seul bouquin. Oui, oui. Il faut dire que j'en étais déjà amoureuse avant même d'ouvrir Cornes parce que Joe Hill est un des fils de Stephen King, et King c'est l'homme de ma vie depuis toujours. J'avais tout de même très peur d'être déçue, qu'on se le dise, mais Dieu merci, Joe Hill est (presque) aussi bon que son père.
Cornes c'est le genre de livre dont l'intrigue nous fait hurler au scandale. Je veux dire, un mec a soudainement des cornes de biquet qui lui pousse sur le front et voilà qu'il peut faire avouer les trucs les plus glauques aux gens qu'il croise. Bonjour les prêtes pédophiles et autres joies du genre. Mais en plus de ça, Ignatius est un personnage qui a le charisme d'un rouleau de PQ et est passablement transparent si on lui enlève ses attributs de bélier en rut. Pourtant, ce livre est parfait. L'intrigue tient la route, la plume est géniale, l'histoire marche et on en redemande à la fin. Ignatius c'est un peu le gars qu'on kiffait bien dans notre classe au lycée parce qu'il est généreux, gentil et loyal mais avec qui on n'aurait jamais couché parce qu'il y a que les gays qui sont aussi cools. Le gars est trop lisse, trop parfait et, clairement, la majorité d'entre nous préfère les bad boys. En lisant le livre je me suis dit qu'on devait se faire chier avec lui. Vraiment. Alors cette histoire de cornes mettait autant de piment dans ma lecture que dans sa pauvre existence. Et voilà pourquoi ça marche. Ignatius n'a rien d'un démon, il nous fait clairement de la peine parce qu'il a perdu sa chérie, qu'il est en dépression et qu'il a l'air très seul etc...etc... Et là, PAF, les cornes lui octroient le pouvoir de faire avouer l'inavouable aux gens et à partir de là, Ignatius va s'en prendre plein la gueule. Parce qu'il va enfin savoir ce que les gens pensent réellement de lui, y compris sa famille, et clairement, c'est pas joli joli. Au fil des pages on a un crescendo de vérités dégueulasses, de révélations morbides et Ignatius est l'épicentre de tout ça. Joe Hill est parvenu à me faire rire, me faire grimacer et me donner envie de brûler les personnages tout en même temps. Parce qu'il faut dire ce qui est. Si demain je me transformais en biquette démoniaque et que j'entendais ce qu'Ignatius a entendu, je deviendrais une psychopathe qui ferait passer le Diable pour une assistante sociale. Mais lui tient le coup (plus ou moins) et Dieu merci, parce que l'histoire n'en est que plus génialissime.
Cornes est un vrai bon thriller. On a le droit a des flashbacks en cours de lecture, ce qui nous apporte les clés de l'intrigue au fur et à mesure, et tout en douceur. L'histoire est focalisée sur le pouvoir d'Ignatius mais pas seulement et c'est ce qui fait de Joe Hill un bon auteur, parce qu'il arrive presque à nous faire oublier le manque de crédibilité de tout ça. D'accord c'est invraisemblable mais le génie de cette œuvre, c'est d'arriver à nous catapulter dans l'histoire et de parvenir à nous faire nous identifier à Ignatius. C'est un vrai bon thriller aussi parce que le crime est glauque à souhait et que, même si on connaît l'identité du tueur assez rapidement, les rebondissements suffisent à nous tenir en haleine jusqu'à la fin. Dans Cornes, on est pas là pour résoudre une enquête. Non. On est là pour découvrir ce qui a amené au meurtre, pour comprendre l'évolution du personnage principal et surtout, pour assister au changement d'Ignatius tout au long de l'histoire. C'est certainement la première fois que ça m'arrive mais j'ai commencé à m'attacher à Ignatius seulement à la fin du livre. Cornes est poignant parce que le pouvoir d'Ignatius est clairement une malédiction. Il n'est pas préservé et nous non plus. Tout est intense parce que calculé, l'écriture est rythmée, sèche. On a pas le temps de s'ennuyer, pas le temps de se poser des questions et vraiment, ça fait du bien.


Alors pour les amoureux de Stephen King, jetez-vous sur ce livre. Cornes est une petite merveille qui a sa place dans les bibliothèques des fans du Grand Manitou. Son fils n'est pas aussi bon. Son fils n'est pas aussi parfait. Mais Joe Hill a le mérite d'avoir son propre style et sa propre imagination tordue. Et pour des sadomasochistes comme moi, c'est un peu le Saint Graal. Ca faisait longtemps que je n'étais pas tombée sur un bouquin aussi marquant et aussi horriblement juste dans le grotesque. En trois mots : coup de cœur.



Ma note : 

20/20


5 commentaires:

  1. Il me tarde de le lire, et maintenant encore plus!!

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  2. Mais je veux ! Enfin non, je ne l'achèterai pas par principe :P

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  3. Il se trouve sur ma Wish list depuis un petit moment déjà mais je ne l'oublie pas.

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  4. j'ai lu cornes avec beaucoup d'enthousiasme au départ, j'étais vraiment emballée, et au final j'ai un avis complètement différent du tient. Mais bon chacun à son opinion et heureusement. Les premières pages m'ont vraiment emballées, mais dés le premier flash-back je n'ai plus adhéré à l'histoire. Je m'attendais à plus de sanglant, sa va peut être te surprendre ce que je dis là mais je sais pas, j'ai eu l'impression qu'il me manquait un truc pour que j'accroche totalement. Sinon en dehors de ça, l'auteur à un véritable tallent on ne peut pas le nier c'est certain.

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    1. Arf les goûts et les couleurs ! C'est vrai que je te rejoins sur le fait que, moi aussi, je m'attendais à plus de sanglants. Les flashbacks sont clairement pas le meilleur dans le livre mais j'ai trouvé qu'ils étaient nécessaires à l'histoire. C'est dommage que ça ne t'ait pas plu mais je peux le comprendre :).

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